Chambre à vide
Le premier secteur dévoilé
7 sep 2020
Un mobile home conçu par un architecte en manque d'inspiration : voilà à quoi ressemblait « l'emballage » du premier des neufs secteurs de la chambre à vide du Tokamak, livré à °ÄÃÅÁùºÏ²Ê¸ßÊÖ le 7 août dernier. Mais de la même manière qu'un écrin banal peut cacher un bijou sublime, ce container de tôle ondulée contenait un joyau : une pièce d'acier de 440 tonnes, parfaitement lisse à l'extérieur et semée, à l'intérieur, de centaines de petites protubérances parfaitement alignées.
Assemblés puis soudés, quatre secteurs identiques fournis par la Corée, et cinq autres, fabriqués en Europe, formeront l'enceinte en forme de doughnut, au sein de laquelle se produiront les réactions de fusion. Quant aux protubérances métalliques, au nombre de 200 environ par secteur et de 1 760 au total, elles sont autant de supports flexibles sur lesquels viendront se fixer les modules de couverture qui tapissent et protègent les parois internes de la chambre à vide.
Au-delà de son aspect et de sa fonction, cet objet industriel unique revêt une dimension symbolique forte. Il sera le premier à prendre place dans les bras d'un des deux portiques de sous-assemblage (SSAT), les plus massifs et les plus puissants des outils d'assemblage de la machine.
Là , il sera associé à deux bobines de champ toroïdal déjà livrées (TF12 et TF13) et au bouclier thermique correspondant. L'opération devra être renouvelée à neuf reprises, de manière à pré-assembler la totalité des secteurs aux 18 bobines TF de la machine et aux écrans thermiques correspondants.
Une fois finalisé, ce premier sous-assemblage, d'un poids total de 1 200 tonnes, sera transféré, à l'aide du pont roulant, jusqu'au puits du tokamak. Les leçons tirées de ces opérations initiales permettront de faciliter et d'accélérer les séquences similaires du pré-assemblage des autres secteurs de la chambre à vide.
Pour l'heure, le composant a été placé au fond du Hall d'assemblage où les équipes d'°ÄÃÅÁùºÏ²Ê¸ßÊÖ le préparent aux opérations à venir après l'avoir soumis à un test d'étanchéité à l'hélium.