De Closets écrivait ces lignes au mois de mai 1973. Quelques mois plus tard TFR produirait son premier plasma et pendant ses trois premières années d'exploitation règnerait sans partage sur la fusion mondiale. D'emblée, le «
Tokamak façon Rebut&²Ô²ú²õ±è;» obtiendrait une spectaculaire augmentation du «
temps de confinement de l'énergie&²Ô²ú²õ±è;», un des trois paramètres, avec la température et la densité du plasma, qui conditionnent la réaction de fusion.
Le temps de confinement de l'énergie était de l'ordre de la milliseconde sur la meilleure des machines soviétiques (le tokamak T3), TFR allait le porter à quelques dizaines de millisecondes — un saut considérable, mais bien insuffisant encore pour permettre aux noyaux de fusionner.
Le règne de TFR sera bref. A partir de 1976, le tokamak français sera détrôné par des machines plus puissantes, notamment le Princeton Large Torus (PLT) américain et le T-10 soviétique. Mais la puissance n'est pas tout. TFR jouera un rôle essentiel dans l'établissement des principes physiques qui permettront de concevoir le JET et les autres « ²µÃ©²¹²Ô³Ù²õ&²Ô²ú²õ±è;» des années 1980, l'Américain TFTR, le Japonais JT60 et le soviétique T-15.
La route « qui aboutirait aux énormes centrales à fusion de plusieurs centaines de mégawatt, puisant dans la mer l'inépuisable combustible du futur&²Ô²ú²õ±è;» promet d'être longue concluait l'article de Sciences et Avenir en 1973.
Quarante ans plus tard, son terme n'est pas atteint mais il se dessine enfin.